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Histoire de l'hydroélectricité en RD Congo


Barrage d'inga I sur le fleuve Congo

L’intérêt pour l’hydroélectricité au Congo belge débute juste après la première guerre mondiale. Les industries minière et cimentière sont à la base des premiers aménagements hydroélectriques. Et c’est dans la province du Katanga, en 1923, qu’à été mise en service, la première centrale hydroélectrique du Congo belge. L’histoire de l’hydroélectricité en RD Congo est en partie liée avec celle du pays, car elle s’étale sur deux grandes périodes, à savoir : la période coloniale et l’après indépendance

1. La période coloniale (1920 – 1959)

Les concessions seront accordées tout au long des années qui vont suivre le développement des activités industrielles, et leur durée va dépendre de l’autorité qui les accorde. Lorsqu’elle est accordée par le gouverneur de province, la concession est limitée à 30 ans. La limite est de 50 ans lorsqu’elle est délivrée par le gouverneur général, de 70 ans par arrêté royal et de 90 ans par décret. A noter aussi que la puissance et le débit sont proportionnels à la durée de la concession. Les concessions concernant les ouvrages de plus 3500 kW sont accordées par décret.

Voici la liste de quelques concessions accordées à cette époque:

La première centrale hydroélectrique du Congo belge a été mise en service en 1923, il s’agit de la centrale de Lubudi, appartenant à la Cimenkat (Cimenterie du Katanga). Puis suivra la mise en service d’autres centrales hydroélectriques dont voici la chronologie :

1930 : La centrale de Francqui (actuelle Mwadingusha) sur la rivière Lufira au Katanga.

1932 : La Centrale de Sanga sur la rivière Inkisi dans le Bas-Congo.

1934 : La centrale de Nzoro en province Orientale.

1940 : La centrale de Budana.

1950 : La centrale Bia (actuelle Koni) en aval de Mwadingusha.

La même année, il y a eu également la mise en service de la centrale Delcommune (actuelle Nzilo) sur le Lualaba au Katanga.

1955 : La centrale de Zongo sur la rivière Inkisi dans le Bas-Congo et dans la même année également, la centrale de la Tshopo à Kisangani.

1957 : La centrale le Marinel (actuelle Nseke) sur le Lualaba dont les eaux sont régulées par le barrage de Nzilo en amont.

1959 : La centrale de Bendera sur la rivière kiyimbi, à la frontière entre le Katanga et le Sud-Kivu.

Au cours de cette période, le secteur de l’électricité est libéralisé et comprend quelques auto-producteurs, des producteurs et distributeurs privés et une société publique, la REGIDESO (régie de distribution d’eau). En 1959, centrale hydroélectrique de Nseke est la plus puissante du Congo belge, avec une hauteur de chute de 185 mètres et une puissance brute de 260 MW.

Le pays compte en tout une trentaine de centrales d’une puissance allant de 300 kW à 260 MW totalisant une puissance installée d’environ 800 MW.

2. L’Après indépendance (1960 ­– à aujourd’hui)

Le lancement du projet Inga I conduit à la création, en 1970, de la Société Nationale d’Electricité (S.N.E.L) qui remplace le comité de contrôle technique et financier pour les grands travaux d’Inga. La politique du régime Mobutu est clairement le contrôle des ouvrages de production électrique du pays. Le but inavoué est le contrôle des sociétés minières situées dans des provinces aux velléités sécessionnistes. Cette politique va aboutir, de 1974 à 1976, à la dissolution de six grandes sociétés commerciales privées œuvrant dans le domaine électrique, à savoir :

  • SOGEFOR filiale de l’Union Minière du Haut Katanga, qui exploite les centrales de Koni, Nzilo, Nseke et Mwadingusha.

  • FORCES DE L’EST qui exploite les centrales de la Tshopo, Bendera et Ruzizi 1, ainsi que le réseau lié à ces aménagements.

  • FORCE DU BAS-CONGO exploite la centrale de Zongo et son réseau

  • COMECTRICK exploitant de la centrale de Sanga, ainsi que la distribution de l’électricité dans Léopoldville (Kinshasa)

  • SOGELEC transporte et distribue l’électricité dans les villes de Lubumbashi, Kolwezi et Kipushi.

  • COGELIN distributeur de l’électricité dans la ville de Kalemie

Les aménagements hydroélectriques de ces sociétés passent en main de la S.N.E.L, qui en devient l’exploitant.

En 1978, la REGIDESO cède ses activités électriques à la S.N.E.L et doit se concentrer uniquement sur la gestion et la distribution d’eau.

La S.N.E.L détient alors le monopole de la production, transport et distribution de l’électricité dans tout le pays avec le contrôle des plus grands aménagements hydroélectriques. Cette situation va se conforter avec la mise en service des centrales d’Inga I (351 MW) en 1972, Inga II (1.424 MW) en 1982 et Mobayi-Mbongo (11,3 MW) en 1987. L’augmentation de la demande impliquera l’augmentation de la puissance de certaines centrales à l’instar de Zongo, Tshopo et Ruzizi 1.

La S.N.E.L possède désormais 14 centrales hydroélectriques et une trentaine de centrales thermiques qui lui assurent plus de 95% de la production électrique du pays.

La vétusté et le manque d’entretien font que la plupart d’aménagements ne fonctionnent plus à pleine capacité. On note un taux d’occupation d’environ 50% de ces installations. Plusieurs tentatives de libéralisation du secteur de l’électricité ont échouées dans les années 1990. Il faut ajouter à cela l’instabilité politique et le manque d’investissement dans le secteur. En 2004, le ministère de l’électricité lance un appel pour des partenariats public-privé en vue de réhabiliter certains aménagements. Un seul partenariat aboutira et conduira à la réhabilitation, en 2006, de la centrale de Lungudi à Tshikapa. La société Belgo-Congolaise EDC a acquis la concession de cet aménagement pour une durée de 25 ans, renouvelable une fois. Il faut attendre 2008 pour assister à une réforme timide du secteur qui aboutira fin 2013, à la loi sur la libéralisation de l’électricité votée au parlement. L’arrivée des acteurs comme la Chine et l’inde a permis la concrétisation de certains projets d’aménagements hydroélectriques. En effet, L’entreprise chinoise SinoHydro exécute les travaux de construction du barrage Zongo II (150 MW) financé par un prêt de la China Exim Bank. Une autre centrale financée par la Chine, celle de Busanga (240 MW) au Katanga dont les travaux seront exécutés aussi par un consortium chinois. L’inde finance pour sa part, les centrales de Kakobola (10 MW) et Katende (64 MW) dont les travaux de génie civil sont exécutés par l’entreprise indienne Angelique International LTD.

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